J’ai donc vu un pur produit de sous-culture américaine. Je dis sous-culture sans complexe, ça n’est même pas du divertissement. À la limite, je vais le vanter comme une expérience dans un monde parallèle (ou alors c’est mon monde à moi qui est parallèle, et c’est ça le vrai monde…). Ça s’appelle Skyline.

Espérons qu’ayant mis tout l’argent du budget dans les effets spéciaux, les scénaristes se sont rabattus sur un grand mix de tout ce que vous avez vu en SF ces dernières années. Le seul choix réel de départ, c’est qu’on aura à faire à un extraterrestre méchant. Des gros très très très gros qui détruisent : pas de fraternité possible, pas de tentative de dialogue. À la fois vaisseau qui plane et gigantesque bête-matrice-qui se démultiplie et qui lâche sur terre des sortes de robots-choses ou des aliens volants, le truc qui envahit a of course des tentacules avec des yeux-bouches au bout qui vous repèrent et vous avalent sauf si vous êtes planqués derrière le buffet de la cuisine et sauf si t’es vieux avec un petit chien dans les bras.
Et évidemment, c’est gluant et si tu te bats avec, après t’es tout couvert d’une sorte de sang noir.
Les images des milliers d’habitants de Los Angeles aspirés par la lumière dans une sorte d’extase sont intéressantes. Là, j’ai sauvé le seul aspect potable du film.
Ah, si, et aussi j’ai sursauté quand le gros monstre écrase de son énorme pied la voiture (une ferrari je crois) du deuxième héros et qu’il l’avale. C’est le noir du film, celui qui a réussi (alors que le blanc il admire son pote black, son succès, son fric). Ambiance bling-bling en plus du reste. Donc je ne pensais pas que le pote du héros allait finir en steack haché si vite.
Parfois, j’ai pensé que c’était du second degré, qu’il allait y avoir un revirement, qui allait tout dézinguer (ce que tu crois, ce que tu as déjà vu, tous les codes de la SF), ben non, c’est tout au premier degré, nul et re-nul.
Au milieu, on retrouve les dilemmes classiques : « On reste ici, ici on est en sureté » contre le « Non, il faut fuir. Sinon ils finiront par nous avoir aussi. » et ça, ça fait deux clans, et ça tiraille à l’intérieur : partir ? rester ?
À la fin (je raconte la fin, car jamais tu ne verras ce film, jure-le), la fiancée du héros qui est enceinte (et ça tu le sais tout de suite au début et donc tout de suite tu te doutes que ça aura de l’importance, tu penses bien les scénaristes allaient pas passer à côté).
Je reprends… Donc à la fin, notre couple de héros est en péril, ils n’ont plus aucune issue. Jarod (le gentil héros) dit à sa chérie :« J’crois qu’il faut qu’on s’tire d’ici » mais il est blessé, il peut plus courir ni rien. Elle, elle lui répond « Non, j’vais nulle part sans toi. » Ils s’aiment à la folie. Et ils s’embrassent dans une sorte d’extase pendant que la lumière bleue les aspire. Je croyais que ça allait s’arrêter là. Ma foi, ça aurait donné un petit côté Titanic à la chose… Mais non.
On les retrouve dans l’estomac de l’extraterrestre, gluant donc, où tous les humains sont stockés. C’est vraiment très dégueu un intestin d’extraterrestre, même quand c’est un vaisseau ultra high-tech. Des tentacules y avalent les cerveaux et le pauvre jarod a son cerveau aspiré aussi. Elle (rappelle-toi, elle est enceinte) retient l’attention de la bestiole et alors qu’une tentacule s’apprête à lui arracher son bébé, le cerveau de Jarod à l’intérieur d’une autre bestiole est plus fort que la bestiole elle-même et la sauve momentanément de la tentacule méchante. Genre king-kong qui protège la belle…
Au cas où on aurait pas compris, elle murmure « Jarod… » ET Paf ! Ça s’arrête comme ça.
L’amour est plus fort que tout, même à l’intérieur des estomacs des extraterrestres. Sinon, tout est détruit, tout le monde meurt, et même la bombe atomique ne peut rien faire.
Archi-mauvais.
Mais on a bien ricané avec mon fiston.
Même quand il a renversé les pop-corns à 5,50 €…
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