J’étais là. Sous le pont Saint-Jean, un de ceux où on ne danse jamais parce qu’il y a la rocade qui passe dessus. En face, une longue pancarte qui annonce : ici bientôt le parc des Angéliques, ici bientôt 120 000 m2 de bureaux, de logements… Euratlantique, partie rive droite de Bordeaux-quiselajoue-métropole.

J’aimerai (i have a dream) qu’une fois il y ait une masse, une foule, tous autant qu’on est car on est bien plus nombreux qu’on pense (oui j’en suis sûre), j’aimerai qu’on puisse une fois au moins leur montrer que nous pouvons nous aussi, par notre seule présence et notre voix et notre regard, les étouffer, les écraser, les enfermer.

Hôtel La Mirande - Avignon 2013
Hôtel La Mirande – Avignon 2013

Chambre 20. Je ne sais pas si elle sera là. J’entre. Je lis les petites histoires accrochées dans le couloir, la salle de bain, un placard… et puis sa chambre. Sophie Calle est dans son lit, elle lit, lunettes de soleil un peu paravent, elle écoute Christophe, les gens sont debouts autour, ils regardent les cartels. C’est solennel. Nous sommes une dizaine autour d’elle. Un trac.

Vous devriez lire dans le Télérama n°3291, celui de cette semaine (2/8/2013) l’article de Juliette Cerf, ADN Molécule envahissante. Elle y chronique le livre  « ADN superstar ou superflic ? les citoyens face à une molécule envahissante. » Je me suis arrêtée dessus à cause de son intro qui fait référence à Fahrenheit 451 et les hommes qui apprennent par coeur les livres pour les sauver.