J’fais ma libraire !

Quelques lectures à vous conseiller pour finir votre été (avant la déferlante « rentrée littéraire ») : tout ici est testé et approuvé…

  • Lettre à mon juge, Simenon (poche) (ouvrez l’oeil si vous faites des vide-greniers, la couverture présentée à côté est celle de l’édition la plus rare): moi, j’apprécie cette écriture simple pour décrire les complexités des humains. Il s’agit ici de la confession d’un homme suite au crime pour lequel il est condamné. Il tente d’expliquer à son juge, non pas son innocence, mais la réalité des sentiments, le cheminement vers l’acte, la force de l’amour ressenti pour la femme qu’il a tuée, les détails de la passion et les circonstances d’une vie… Toutes ces choses essentielles que son procès a rendu triviales ou n’a pas sû révéler. Avec un petit côté Mauriac et Thérèse Desqueyroux.
  •      Le diable dans la ville blanche, Erik Larson (Cherche-midi, c’est du livre à 22 €) : recommandé aux architectes, urbanistes, ou futurs… Ça n’est pas un roman suédois contrairement aux apparences, mais un documentaire rédigé par un historien (mais ça se lit comme un polar). Tout est donc vrai dans ce livre qui raconte la réalisation de l’Exposition universelle de Chicago en 1893 – la ville blanche -, et pendant qu’on suit le récit de ce projet délirant, l’auteur nous rapporte les faits et gestes d’un des premiers tueurs en série identifié dans l’histoire des USA – le diable -. Bien écrit, les amateurs de « bâtisseurs » se régaleront : on y croise le premier Paysagiste- conceptuel, l’inventeur de la grande roue, les bases du parc d’attraction et du marketing, une danseuse du ventre, Buffalo Bill, des jeunes secrétaires qui tombent amoureuses du Docteur H.H. Holmes…
  •    L’histoire de l’amour, Nicole Krauss (poche) : je ne l’ai pas encore fini, mais je sais déjà que c’est un des livres que je vais tendre autour de moi sans hésitation. Il ne s’agit pas du tout de « chick-litt », ni de « love story façon guimauve ». Il s’agit de découvrir une auteur absolument incroyable (et je trouve que les épouses d’auteurs américains sont de vraies génies) (elle est mariée à Jonathan Safran Foer) . Un récit à plusieurs voix autour d’un livre en commun – du même titre – avec une écriture superbe. Cette nuit, en le lisant, j’ai encore eu envie de souligner des tas de phrases, j’ai songé un instant à arrêter d’écrire moi-même et puis après j’ai ressenti l’émulation délicieuse que procure ce genre de rencontre littéraire. De toute beauté !

D’autres en parlent :
Sur le blog La Lettrine
Sur le site de France Culture
Sur le blog Journal d’une lectrice

  • Le Park, de Bruce Bégout (Allia) : lecture plus philosophique, l’auteur y décrit à travers de courts chapitres un parc d’attraction d’un nouveau genre, conçu pour alimenter et exciter nos pulsions les plus viles. La réflexion porte aussi sur l’enfermement, la façon de construire nos villes et d’éveiller aujourd’hui notre intérêt. Le hasard a fait que j’ai découvert ensuite Le diable dans la ville blanche… Je ferai aussi un lien avec cet article de Libé que j’ai lu ce matin au sujet du travail du photographe Ambroise Tézenas : Le tourisme des drames.

Bonnes lectures !