Virtuelle pour l’éternité

L’idée d’un cimetière virtuel, un stockage de soi comme une façon de toucher à l’éternité, la possibilité d’exister sur la toile après la mort : j’ai lu ça ce matin ici.
C’est vrai qu’il y a désormais nos traces dans nos ordinateurs (l’héritier se chargera de plonger dans les secrets de nos machines – car on a tous des secrets dans nos machines, n’est-ce pas ?), mais à ça se rajoutent les traces de nous dans le monde virtuel et qui y resteront bien après notre disparition. Perspective fascinante…

Je l’imagine façon science-fiction : la revanche de nos avatars, organisés en bandes pour faire la guerre aux humains. Je deviendrai une ligne de codes complexe qui saboterait le programme du gouvernement…

Ou alors façon film d’horreur : la nuit des avatars-zombies, qui viendraient dévorer les fichiers planqués dans les disques durs. Je serai peut-être un postscript effrayant, avec des dents longues, cherchant à me nourrir en suçant le sang des widgets…

Ou bien façon onirique : les âmes de nos mots de passe, qui errent sans fin, sans but, sans appel à s’identifier, inutiles et perdus, n’ouvrant plus aucune porte…

Ou érotique : je suis un flux rss, je vais et je viens, entre tes reins…

Façon ghost : en 3043, de temps en temps sur le wall de FB, sophie poirier envoie une actu du XXIème siècle à son arrière-arrière-etc-petit fils. Ainsi je lui rappelle le cours de l’histoire, le devoir de mémoire, ce qu’on a tenté de cacher ou de falsifier. Mais qui est cette Sophie d’outre-tombe ? Vous le saurez peut-être en allant voir le film ;-)

Découpage chrétien : le paradis c’est chez tumblr, l’enfer c’est FB, le purgatoire Twitter ?

Façon « love story » : mon pseudo abandonné tombe amoureux de l’homme derrière la webcam. Celui-ci (c’est le héros) cherche désespérément qui se cache derrière les messages envoyés par la mystérieuse « ficelle », découvre mon « expérience du désordre », et tel un vampire de Twiligth se pose le cruel dilemme de savoir s’il me rejoint dans l’au-delà merveilleux des pseudos ou s’il continue sa real life avec son chagrin d’un amour impossible…

Comme un docu animalier : l’incroyable expédition dans le cimetière des données !
« Et c’est ainsi, à l’aube, que les données mourantes se retrouvent au bord de la banque numérique. Et dans un ultime râle chorale, elles se jettent dans l’oubli… »

Vous voyez, l’industrie du cinéma (ou des séries) n’est pas prête (elle) de mourir… (et mon imagination ? oui, ça va bien ;-)

(Et alors Steve Jobs va peut-être hanter nos Mac, les rendant de plus en plus performants sans passer par la case Applestore…)