Une après-midi délicieuse ?

Fête foraine (2)

Je poursuis ma promenade « Evento », prétexte à marcher dans la ville (et à soulager les courbatures au niveau des cuisses).
Rue Camille Sauvageau, je suis entrée dans un atelier « Studio Bordeaux » où on vend des livres à 1€ et des petits-déjeuners. Je crois que ce sont des graphistes, amateurs de fromages et de confitures et de textes (je sais, c’est bizarre, mais c’est ce que j’ai compris). J’y ai acheté « Le problème des musées » de Paul Valéry, écrit en 1923.

Mon périple m’a amenée jusqu’à la Place André Meunier (evento > participatif autour du végétal), puis rue des douves pour voir la fresque (derrière la barrière), puis j’ai bu un thé à la menthe à la Halle des Douves (evento > participatif autour/avec les associations du quartier : j’ai assisté à une démonstration de kung-fu) (ah! ah! ah!)
Je cherchais de l’art contemporain, je n’en voyais toujours pas… Une discussion avec un prof des beaux-arts plus tard, je choisis donc d’aller au CAPC : là, au moins, je trouverais ce que je cherchais, me dis-je.

(j’ai longé les quais, j’ai revu les tentatives d’oeuvre collective, il ne se tente rien de plus pour l’instant que ces panneaux vilains accrochés aux barrières le long de la Garonne, là c’est carrément pitoyable)

CAPC très rempli et de gens et d’oeuvres. Il y a des barrières pour bien délimiter l’espace (notamment d’une oeuvre qui représente à taille réel un milieu carcéral et qui a servi pour une expérience dont la vidéo est projetée plus loin).
Décidément, me dis-je à nouveau, la barrière et le participatif sont les motifs récurrents de cette biennale… (je ne me le suis pas dit exactement comme ça, surtout « motifs récurrents », c’est pas venu spontanément. Dans ma tête, ça donnait plutôt : »encore des barrières ! encore du participatif ! ») (c’est là toute la différence entre l’écrit et la pensée) (bref)

Trop de monde pour vraiment apprécier l’expo foisonnante, je retiens quelques installations, mais finalement ce que j’ai le plus aimé, c’est une peinture, d’un homme avec sa valise sur un quai de gare (est-ce de l’art contemporain… Je ne sais plus où j’en suis)

La fête foraine sur la Place des Quinconces : objectif chichi et pomme d’amour.
Je tombe en arrêt devant les enfants dans les bulles… Ça, c’est de l’art contemporain ! Une sacrée installation même (non, je rigole). Les enfants, s’ils commencent par s’amuser, finissent perdus et flottants, isolés dans la bulle transparente devant les yeux des parents pas vraiment à l’aise.

Je finis par boire un thé à la terrasse du Grand Hôtel, au milieu des russes et des grands-mères chics (les petits gâteaux servis avec le thé sont très bons). Je regarde la file de gens qui s’apprêtent à entrer dans le Grand Théâtre pour assister au spectacle de danse « evento » (je ne me suis pas redis : « est-ce de l’art contemporain ? », j’ai renoncé) et finalement, j’ai lu « Le problème avec les musées » !

(à suivre… car ce petit livre mérite qu’on s’y attarde : il y a des idées réjouissantes, d’autres discutables, et surtout des phrases superbes. Premières lignes : « Je n’aime pas trop les musées. Il y en a beaucoup d’admirables, il n’en est point de délicieux. Les idées de classement, de conservation et d’utilité publique, qui sont justes et claires, ont peu de rapport avec les délices. »)