Il s’agit de taper sur son clavier comme on fait un lapsus :
Envoyer le mauvais message à la mauvaise personne, oublier la pièce jointe quand l’envoi est sérieux (il fallait justement faire preuve de professionnalisme et paf : freudian click…), faire une faute de frappe qui ressemble à une langue qui fourche…
Sans doute Freud verrait des tas d’autres choses intéressantes à analyser dans nos comportements au clavier, au réseau, à la mise en scène de soi, que ce « click » révélateur surtout d’un empressement (c’est comparable à renverser la boîte de café par terre quand on est en retard le matin), ou aussi parfois d’un gêne « gaffe à gogo » que certain(e)s trimballent, incapables d’enrayer une malédiction transgénérationnelle (ce sont les mêmes qui ratent les marches à l’entrée dans une salle pleine, ou qui oublient que le verre d’une baie vitrée est transparent…) (j’en connais, et je peux en faire partie de temps en temps. Mais j’ai l’impression qu’avec l’âge mon rapport aux objets et aux trottoirs et aux marches qui se jettent sur moi pour me faire tomber changent… Avantage de la maturité ?)
Je suis sûre que nous avons tous un « freudian click » un peu honteux, un peu ridicule ou carrément très embarrassant caché dans les tréfonds de notre mémoire… Le mien ne fera pas l’objet d’une révélation fracassante, Freud ne serait pas d’accord pour que j’expose ici ma faille narcissique, il dirait « ça suffit comme ça ma p’tite, aies confiance en toi » (et en disant « ma p’tite » il déclencherait en moi la colère de la femme que je suis devenue, me permettant enfin d’assumer le fait que je ne suis plus une petite fille, et hop, on finirait l’analyse en beauté, M’sieur Freud serait satisfait de la réussite de la thérapie et moi je partirai en claquant la porte dans un sublime geste d’affirmation de soi !) (oups, j’ai trop parlé là, ma langue a fourché – j’ai failli écrire « ma lampe », avis aux amateurs d’interprétations – et voilà que je me laisse emportée par le freudian click pour aller dans ces zones inconscientes que je mets tant d’ardeur à éviter…)
Sur ce, j’abandonne le clavier et je retourne de ce pas m’allonger sur le canapé ;-)
*freudian click = mot répertorié sur ce site
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