On est en droit de se demander : mais que fait donc un Bulot en ces périodes de bilans, résolutions et autres paris sur l’avenir ?
Et bien, il ne fait rien de plus, rien de moins, et il ne s’arrête surtout pas sur cette tradition des décisions à prendre en janvier qu’il faudra assumer toute l’année. Le Bulot n’a d’ailleurs tenu que très peu de résolutions depuis le début de sa vie (et pas toujours les bonnes), il sait que ça ne fonctionne pas, donc maintenant il s’en fout.
Il faut dire que toutes ces résolutions à la mode de janvier ne sont pas très bulot spirit, puisqu’il s’agit de se motiver pour devenir parfait (en gros, c’est ça : moins manger, pas fumer, faire du sport, trier les armoires, etc) et le bulot s’en fout de la perfection.
Lui, il vit selon les marées (parfois il est bon, très bon même ; d’autres fois, il fait des conneries, ou des excès, ou des choses que la morale réprouve. Le Bulot fait ce qu’il peut)
Le Bulot dit Bonne année (il est bien élevé), mais il n’en pense pas moins.
Le Bulot ne prononce aucun vœu, ne s’engage dans aucune voie qui nécessite la seule volonté et surtout ne supprime aucune gourmandise de son champ d’actions.
Donc en ce début d’année, le Bulot regarde depuis la grève les autres rêver qu’ils seront bientôt des super-héros (et ils seront déçus).
Avec les vœux, c’est pareil. D’ailleurs, il ne souhaite pas. Ni la paix sur le monde, ni la santé pour tous.
Le Bulot, en son infinie quiétude, contemplatif d’entre les contemplatifs, a compris que rien de tout ça n’arrivera, que les vagues souvent reprennent le dessus et te tourneboulent, que les souhaits à part quand on éternue, ça n’est que tradition. Et le Bulot n’aime pas particulièrement les traditions…
En plus, si le Bulot devait se souhaiter des choses, il ne pourrait pas les avouer, encore moins les écrire à l’encre dorée sur des cartes avec des étoiles. (Car ce sont des choses sans rapport avec les régimes, l’efficacité et l’ordre. Ce sont des envies bien enfouies, qu’à peine on murmure aux amis, qui ont avoir avec les désirs fous)
Chaque début janvier désormais, le Bulot qui n’est réceptif ni aux bilans, ni aux plannings prévisionnels optimisés, se contente de continuer ce qu’il a entrepris : à son rythme, à sa façon, irrégulier et tâtonnant, juste heureux de la place qu’il occupe sur la plage, en compagnie de son propre bernard l’ermite qui lui promet bientôt un peu de voyage…