Chut, le bulot écoute le silence… (10)

La chronique du Bulot, c’était prévu le dimanche. Mais le Bulot ritualise mal…
Il s’accroche un temps à ses désirs de discipline, il fantasme la vie réglée des autres, il imagine que la volonté suffit à être meilleur (et c’est sans doute pas faux), mais le Bulot ne connaît que deux possibilités d’être : aller bien (genre très bien, canaille, joyeux, et tout) ou l’option Repli à babord toute (avec retour à la tanière c’est-à-dire en ce qui le concerne : retour à la coquille).
C’est une pulsion chez lui.
D’ailleurs ne cherchez pas à l’encourager, à lui vanter les mérites d’une vie sociale opérationnelle et efficace, ne bataillez pas pour lui expliquer que c’est comme ça que ça marche, qu’il faut faire ceci ou cela pour y arriver…
Quand il est envahi de son besoin de coquille, il n’entend aucun de vos arguments.

Le Bulot peut se retrouver sur un bateau ou dans une expo, mais c’est parce qu’il en a envie.
Le Bulot peut oublier le monde des jours entiers, mais c’est parce qu’il en a envie.
Le Bulot peut rater un rendez-vous du dimanche, mais c’est parce qu’il n’avait pas grand chose à dire.
Et le Bulot fait partie de ceux-là qui se taisent volontiers…

(les requins, parmi lesquels le requin bouledogue* ou même le requin brisant* – oui, oui, c’est le requin qui vous les brise…- ne cessent eux de bavasser, commenter, argumenter. Vous entendez tout ce bruit que fait le monde ? Et bien, ce sont les requins… Et le bruit en communication, c’est le nom qu’on donne à tout ce qui vient parasiter la conversation) (Vous avez regardé la télé ces derniers jours ? Et bien, vous avez vu des bouledogues et des brisants…) (donc vous voyez de quoi je parle).

Parfois le Bulot, noué de l’intérieur ou juste fatigué, opère un retour aux sources : la cachette de la coquille, protectrice et calme. Il y réfléchit un peu, parfois même pas.
Il écoute ce chuchotement étrange que font les vagues à l’intérieur des coquillages.
C’est tout.

Promenade de Bulot le dimanche (au lieu d'écrire la chronique)