Texte 4 ≈ Sortir du Vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ Ce matin, j’ai pensé ça : « Parfois c’est mon corps que je n’aime pas, parfois c’est mon visage, parfois c’est ce que j’ai dans la tête. (…)
Ce matin, j’ai pensé ça : « Parfois c’est mon corps que je n’aime pas, parfois c’est mon visage, parfois c’est ce que j’ai dans la tête. Il y a des instants parfaits où les trois me vont bien. »
Cet après-midi, j’ai terminé la lecture du roman « Un territoire fragile » d’Éric Fottorino (première édition en 2000).
« Chaque corps est un résumé du monde. Le temps lui passe dessus, dépose ses marques. Il apprend la vie, c’est le mouvement, puis se déprend d’elle, s’accommode de regarder les autres exister. Je connais cette étrange passation du flambeau depuis mes visites d’adolescent intrigué dans la maison des corps brisés. Mais il me suffit de prendre les hommes en flagrant délit d’espérance sur les quais de Bergen, assis dans un pliant à loucher des heures devant la mer, un chien aux pieds sans laisse ni collier, les crocs plantés dans leurs trous de mémoire et flairant sur eux l’odeur de monologues, il me suffit de contempler ce spectacle des hommes immobiles occupés à guetter leur fin sans broncher pour savoir que la vie s’arrête avant les derniers rebonds du coeur. »
Je vais lire d’autres livres.
Je comprends peu à peu ce que c’est un écrivain.
Aujourd’hui, j’en suis loin.