Texte 9 ≈ Sortir du vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ Je découvre qu’il existe plus insupportable qu’une très belle fille regardée par tous les hommes : (…)
Je découvre qu’il existe plus insupportable qu’une très belle fille regardée par tous les hommes : une très belle fille regardée par tous les hommes et qui fume. Garce.
Dans l’expérience du vide :
lister tout ce que j’avais à faire d’efficace dans les trois heures qui viennent, faire la première de ces choses et ensuite une bousculade de trucs qui n’ont aucun rapport… Trois heures plus tard, je serai frustrée et déçue.
Donc je vais m’enchaîner. Me mettre dans un coffre fermé à clé et ainsi, rien ne me perturbera.
Si j’arrive à me délivrer, c’est que je suis Houdini l’écrivaine.
Ça peut faire vendre…
Faut que j’arrête de faire des allusions au succès et au fric, sinon on va croire qu’en plus d’être angoissée, je suis vénale. Me manque plus qu’un chat et qu’un penchant prononcé pour la Vodka – au hasard – et peut-être j’aurais une posture éditoriale.
Ce serait au moins un début.
Lu hier soir le manifeste énoncé par une des « Pussy Riot » à son procès avant que ne soit prononcée la sentence. J’ai cru lire le texte imaginaire de la prisonnière aux deux dictateurs que mes élèves devaient inventer dans un sujet de français que je leur donnais : « Vous direz sous la forme d’un monologue pourquoi les hommes ont une telle fascination pour le mot liberté ? »
Sauf que c’est la réalité.
Cette année, les jeunes gens sont sacrément courageux.
Je devrais pouvoir supporter le vide et les belles filles qui fument.