Parlons des mésaventures, ces hasards malheureux qui nous mettent sur le chemin des trucs dont on se passerait bien (et surtout évitons de penser qu’il s’agit de payer là sa mauvaise conduite ou, pire encore, de se dire que c’est utile d’en chier parce que ça nous apprend la vie) (pas de culpabilité judéo-chrétienne en philo-sophie, pas d’histoires de réincarnation et que plus on a de vies, plus on s’améliore. En philo-sophie, on est ici et maintenant, et c’est la seule chose qui compte).
Évidemment de chaque malheur, on en retire des leçons.
Mais bon, le bonheur est carrément absolument merveilleux pour apprendre, d’ailleurs la pédagogie a avoir avec le plaisir, le désir de savoir, la soif de comprendre. Si on retire des leçons de nos douleurs et de nos erreurs, c’est que nous n’avons pas le choix, et qu’il vaut mieux en rire et se dire que ça a servi à quelque chose.
Parce que franchement, être malheureux, ça sert à que dalle à part à être malheureux.
Pour supporter le hasard tordu et l’injuste infortune, il reste la volonté, au sens d’être tout entier concentré dans l’action = agir, faire, créer, inventer, aimer, prendre à pleines mains le doux rayon de soleil de l’automne et la part de gâteau au chocolat et la bouche de son amoureux… Conscient de ce que je fais et de ce que je vis, en pensant à ce que je vise (plus excitant qu’un espoir, puisque l’espoir ça repose pas sur nous mais sur le hasard qui n’en fait qu’à sa tête, c’est d’ailleurs son boulot de jouer aux dés) (genre le loto par exemple, ça c’est de l’espoir-hasard qu’est pas excitant).
Dans ces périodes de mauvaise pioche, il faut s’autoriser à dire : ça fait chier, c’est dégueulasse, j’en peux plus, pourquoi moi (parce que c’est comme ça, la vie, ça tombe sur l’un ou sur l’autre, on aurait pû être des dinosaures ou une crevette ou un pharaon égyptien mais on est Ici et Maintenant…).
Faut pas hésiter à râler un peu, à avoir la trouille, et surtout : à partager les inquiétudes !
C’est bien ce que fait la philo-sophie, non ?
(écrit en janvier 2008)