Parmi les écritures diverses de ces derniers mois, il y a la commande qui m’a été passée et qui a été dévoilée pour la Biennale panOramas.
« Devenir un explorateur alors qu’on se croyait un spectateur » : voilà ce que j’ai écrit en préambule du texte.
PanOramas, et sa Nuit Verte, c’est un événement dont j’ai raconté des morceaux. Jusque-là, j’en étais effectivement principalement un spectateur. (Il y avait eu quand même le projet Comment la parole ?)
Pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle : il y a ce territoire en face de Bordeaux (la rive droite de la Garonne) que les bordelais connaiss(ai)ent mal (c’était mon cas). Il s’agit de 400 ha de nature (des forêts, des parcs, un lac, des hauteurs) qui traversent 4 communes (Bassens Lormont Cenon Floirac) : l’ensemble a été identifiée sous le nom de Parc des coteaux.
Tous les deux ans, le temps d’un week-end fin septembre, panOramas se déroule sur ce territoire vaste (très vaste…) C’est une sorte de challenge à organiser car il s’agit de déployer 1) art et culture 2) dans un espace naturel 3) inconnu de beaucoup. Mais heureusement, de deux ans en deux ans, nous sommes plus nombreux à aimer et le territoire et l’événement.
Le moment fou de panOramas, c’est celui de la Nuit verte. Ceux qui ont vécu les précédentes Nuits Vertes en ont forcément un souvenir un peu fou ou poétique ou étrange ou surprenant ou tout en même temps. Ceux qui ont vécu la promenade dans la nuit entre oeuvres et chemins qu’on éclaire avec sa lampe de poche deviennent des sortes de fidèles. Des initiés ?
Depuis la rive gauche (Bordeaux = surtout la rive gauche), on boude un peu. Soit parce qu’on ne connaît pas (aller sur la rive droite dans une forêt la nuit !), soit parce qu’on ne sait pas (communiquer d’une rive à l’autre est parfois difficile), soit parce que c’est complexe (les propositions numériques sont parfois pointues, etc…). Pourtant il s’y passe des choses étonnantes. Donc il faudrait venir fois pour comprendre mieux de quoi je parle.
Et cette fois-ci, un livre a été distribué, que j’ai écrit : Nous verrons mieux, expérience de mythologie.
Il s’agit du récit d’une tentative de faire « légendes » du parc des coteaux. Des lieux et des images et des artistes servent de matière à cette expérience d’écriture : comment créer une mythologie ? Un narrateur enchanteur-enchanté réfléchit à voix haute pendant qu’il pénètre le parc des coteaux et qu’il croise des personnages… Avec son compagnon, il essaie d’aller au bout de la mission confiée : faire émerger une mythologie.
De ce livre, une lecture (Sophie Robin beaucoup & moi un peu) a été faite : 3 rdv simples de 45 minutes, dont celui de la Nuit verte à 23h au bord du lac.
Sans micro et sans décor (si ce n’est la forêt) et sans lumière (si ce n’est notre lampe « frontale ») nous avons lu une version du livre. Proposition simple qui a pû contraster avec d’autres dispositifs numériques plus complexes : pour ces 3 lectures, nous étions aux origines les plus basiques de la tradition orale !
Le livre a été mis en page par Studiodb. On en a distribué 200 exemplaires au sortir des lectures, mais on le trouvera aussi dans les médiathèques et dans les boites à livres de la rive droite. 1000 exemplaires en tout : vous trouverez sans doute le vôtre.
Le programme complet de panOramas ici : il y a encore eu des pointures parmi les artistes présents, judicieux mélange entre des talents locavores et des talents de plus loin. En vrac : Olivier Crouzel, le collectif espagnol Luzinterruptus, Jacques Perconte (qui officie mercredi soir avec Jeff Mills), Pierre Bastien (incroyable Pierre Bastien), Quiet ensemble,
Du côté des loisirs alternatifs, en plus des randonnées Jardins Secrets (projet cartographique du parc des Coteaux, conduit par Anne-Laure Boyer avec Yvan Detraz (Bruit du Frigo), Suzanne Husky, et Guillaume Hillairet), il y a eu cette année un tournoi de foot en pente… dont la presse a relaté la première édition.
Lecture du samedi soir Nuit Verte panOramas 2014 – Lac de l’ermitage Lormont/Cenon.

©ced.portinari

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