Texte 192 ≈ Sortir du vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ « Je m’étais inscrite sur le site d’un réseau professionnel. On m’avait dit : »Tu verras, c’est drôlement bien, on fait du réseau, et le réseau, c’est la vie. » (…)
Je m’étais inscrite sur le site d’un réseau professionnel. On m’avait dit :« Tu verras, c’est drôlement bien, on fait du réseau, et le réseau, c’est la vie. »
J’ai donc suivi les conseils.
Ensuite, à force de recevoir des demandes de contact de gens avec des métiers improbables et des têtes de psychopathes, j’ai supprimé ma fiche, au risque que ma carrière professionnelle n’en prenne un coup.
Hélas, c’était sans compter que dans le monde de la connexion, inscrit une fois, inscrit toujours, et donc, je reçois régulièrement des mails qui me rappellent les principes de base de la gestion d’une carrière.
« Pauvre folle, semble me dire le message, sais-tu ce que tu rates ! » Et de me sermonner : « N’oubliez pas que chaque contact représente de nouvelles opportunités… »
Sur le coup, à la lecture de cette phrase, j’ai toujours un pincement : « Zut, me dis-je, c’est vrai ça, peut-être que le job en or est là, sous les pieds du réseau !«
Et puis, suit la liste des demandeurs de contact.
Ce matin, l’un d’eux a, sur sa photo de profil, une tête peinte en bleue.
Une sorte de montage très graphique, original. On voit bien qu’il est torse nu. Il a les yeux comme plantés dans les miens. On dirait Spok qui pose avec le regard genre « Je vais te faire rêver, poupée ».
Il est précisé qu’il est « directeur-associé-responsable » dans la communication.
Oui, je sais, c’est con, je passe encore à côté d’une nouvelle opportunité.
PS – Sale matinée pour ma carrière : j’ai aussi refusé la demande de contact d’un professionnel du relooking mental.
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