Articles pour jeux de kermesse

Texte 203 ≈ Sortir du vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ « J’ai aperçu des images de la mascarade. Des pantins, vides, boursouflés d’eux-mêmes, leur destin serait celui d’un pays… La télévision les aligne comme les poupées dans les vitrines, ou alors des boîtes de conserve (…)


J’ai aperçu des images de la mascarade. Des pantins, vides, boursouflés d’eux-mêmes, leur destin serait celui d’un pays… La télévision les aligne comme les poupées dans les vitrines, ou alors des boîtes de conserve, à dézinguer dans les stands des kermesses à coup de balles de mousse, des polochons dans la tronche on leur mettrait et ils tomberaient vite, ridicules.
Entendez-vous dans les villes et les campagnes cet épuisement ?
Ce matin, à écouter les commentaires, et les extraits – les phrases qu’ils arrivent à prononcer et l’air sérieux avec ! -, j’avais les bras ballants.
J’ouvrais les yeux du réveil et, ce brouillard dans ma chambre.

Un peu de lumière sur le mur facebook – je pense toujours au chien qui pisse, la patte en l’air – je regarde des photos.
J’y apprends, chaque jour, à la fois des choses inutiles – Comment découper un poivron ? Quelle est la mission des chats sur terre ? – et les situations insupportables. Les morts se mélangent aux images clignotantes des anniversaires.
Je lis des titres et les guerres qui s’ajoutent.

Absurde, la liste d’un fil d’actualité. Un fil ça tient à rien, on dit ça, quand ça tient à un fil c’est que… bon.

Donc : eux, les coquilles vides – de pire en pire et les dangers à venir – à élire.
Au citoyen de faire sa part du travail  : mais quels champs de bataille ? Voyez tous les combats.
Le brouillard journalier. Recettes et dépenses. Pragmatique. Liste des choses inutiles, listes des morts, liste des choses insupportables, liste des peurs, liste des champs de bataille, liste des primaires creuses, liste des stands de tir – allez allez 3 coups pour faire tout tomber et hop c’est gagné la peluche -, liste des cris à pousser et toutes les pancartes à écrire et à soulever du bout des bras.
Le brouillard dans ma chambre.

Et les pantins derrière leur pupitre, avec leurs gueules de boîtes de conserve.


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