PanOramas, pour sa cinquième édition, a proposé à un groupe d’artistes dont j’ai fait partie (au côté d’Olivier Crouzel avec qui j’ai collaboré pour une partie de ce travail, d’Anne-Laure Boyer, de Thomas Lannette, Guillaume Ségur) de penser ses nouvelles marches, sur un territoire allant du parc des coteaux de la rive droite en face de Bordeaux (espace d’explorations historique de PanOramas), jusqu’à Bayonne et Tarnos.

Pour accompagner les randonneurs, j’ai écrit un texte : « COMME VA LA PENSÉE. »
Le repérage des lieux et chemins, les entretiens menés avec les autres artistes, cette situation de marcher ensemble et les autres situations que cela évoque, les espaces traversés, les souvenirs de chemins, ont été l’inspiration principale de ce texte composé suivant le rythme d’une pensée en morceaux et en mouvement.
Peut-être que je ne marche pas.
Extrait
Peut-être que je regarde quelqu’un qui marche, peut-être que je me confonds dans ses pas, je répète son mouvement, je ne réfléchis pas, je fais pareil, j’imite,
j’avance, je copie, j’avance, je deviens ses mollets, ses pieds, sa foulée, j’avance, j’avance.
PLUSIEURS FAÇONS DE LE DONNER À LIRE AUX MARCHEURS
– LE TEXTE DANS UN CARNET : Ils peuvent y lire le texte en entier, mis en page par le studio de graphisme Père&fils.
– AFFICHES : une sélection de phrases extraites du texte, peintes à la main sur des feuilles blanches format A0. Je colle ensuite les affiches sur les murs, au milieu du lierre, sous les branches d’un figuier, derrière les hautes herbes… C’est la friche de la zone portuaire de Tarnos (Pays basque) et ses immenses palissades de béton qui m’a donné envie de cet affichage.
Les affiches ont été collées sur trois parcours : de Bassens à Lormont, de Floirac à Cenon, dans la zone portuaire de Tarnos.
Le choix des phrases sur les affiches, la sélection des lieux de collage des affiches, l’ordre de lecture, ont constitué une autre action d’écriture.





















– PROJECTION :
Olivier Crouzel a filmé quelques séquences des affichages, projetées le soir sur les façades d’immeubles (autour de la Cité Breuer à Bayonne) sur la route des randonneurs rentrant vers le bivouac. Sur le chemin, ils découvrent le personnage arrivant avec son échelle, sa brosse à colle, son affiche, et peu à peu l’apparition de la phrase, phrase qu’ils ont lue sur la route ou qu’ils retrouveront le lendemain pendant la dernière partie de la randonnée jusqu’à Tarnos.





UN FILM :
Il a également utilisé des phrases du texte COMME VA LA PENSÉE à ses propres images (de lui marchant sur les trois parcours) : un Voyage Aller et un Voyage Retour composent le film. Il l’a projeté sur les murs à l’intérieur du gymnase qui servait de bivouac aux randonneurs.





Les projections, les affiches, le film donnent à voir le texte dans une autre composition, les phrases choisies font comme des motifs littéraires dans l’espace. De cette façon, l’écriture a cheminé à son tour. Les différentes façons de donner à lire ont révélé l’environnement, le paysage autour et le texte lui-même transmis ensuite en entier dans le carnet.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.