éditions Inculte, février 2022 – ISBN 978-23-60841-46-2
Prix Jacques Allano 2023

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Prix Jacques Allano 2023

Entrer dans l’immeuble Le Signal, bâtiment vide et isolé en front de mer de la côte atlantique, a provoqué chez moi un choc esthétique, une sorte d’obsession devenue ce livre édité aujourd’hui par les éditions Inculte grâce à la lecture de Claro, écrivain et traducteur.
En 2014, j’en fais le sujet d’un reportage littéraire pour le magazine Junkpage. Dans Au Signal nous disparaîtrons, les premiers instants de fascination sont racontés, sans présager qu’elle se prolongera. Cet endroit, Soulac-sur-mer, m’inspire déjà depuis quelques années par son paysage, ce quelque chose de la fin des terres, la bataille avec le sable…
J’y ai fait aussi mes premières dédicaces d’autrice, invitée à la Fête du livre pour La libraire a aimé. À venir voir Le Signal encore et encore, il m’a inspiré des fictions poétiques à écouter – ce sont les installations La marée du siècle et Souvenir – croisées avec Olivier Crouzel qui de son côté, avec son propre medium de la vidéo, développait aussi son obsession pour l’immeuble jusqu’à réaliser cette œuvre monumentale 18 rideaux. Puis, comme cela arrive pour un amour, l’immeuble Le Signal est devenu le personnage principal d’un livre. Ce récit, qui s’appuie aussi d’une approche documentaire, est hanté peu à peu d’apparitions, fictionnelles ou intimes, de tentatives de fuite aussi, et aussi quelques questions sur cette époque glorieuse de croissance infinie dont il faudra bien se défaire. Avec l’érosion du littoral, on peut s’attarder sur la bataille des hommes contre l’océan, mais l’immeuble Le Signal par sa disparition a d’autres histoires à raconter, l’abandon, la déchéance, la beauté océanique, le rapport affectif entre un lieu, un paysage et une vie qui passe. Bien sûr qu’il n’a plus de sens à être là, fragile et colossal à la fois, il vient d’un autre temps, construit sur d’autres rêves.

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