Ce matin, j’ai reçu un mail qui me dit de penser à prévoir mes obsèques.
Penser que je vais mourir et organiser ma mort, est censé, d’après eux, me rendre l’avenir plus serein.
Je crois qu’ils n’ont pas tout à fait cerné mon profil…
Penser que je vais mourir, et y penser suffisamment fort jusqu’à réfléchir à la couleur du cercueil, me fait l’effet inverse de la sérénité. Penser que je vais mourir me donne immédiatement l’envie de bousculades et d’embrassades. Penser que je vais mourir me procure même un vertige malicieux, à l’idée de tout ce que je vais encore faire avant d’aller rôtir en enfer…
Penser que je vais mourir et me mettre à ranger mes affaires ? Trier, organiser, contacter iquiétis pour recevoir un devis ? Mais quelle idée ! Vous n’y êtes pas du tout…
Cette idée de mourir me rend furieuse et fougueuse et assoiffée et désordonnée et curieuse et aventureuse et désireuse et capricieuse et rêveuse…
Mais, pas du tout, alors pas du tout, prévoyante.
Texte 28 ≈ Sortir du vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ lire l’ensemble des textes de Sortir du Vide