C’est encore un lundi et j’ai encore le mal de la démocratie.
La question que je me pose ce matin est simple : qu’est-ce que moi je peux faire de plus pour que ça change ?
Parce qu’apparemment ce que moi je fais depuis quelque temps ça n’a aucun résultat… J’écris, je m’informe, j’ai même fait du porte à porte, je partage mes idées, je like, et je vote… Et rien.
Il semblerait que mon action n’ait aucune efficacité.
Mon renoncement premier, l’acte qui a fondé cette désagrégation généralisée, je crois que c’est le jour où j’ai voté Chirac pour éviter Le Pen… Je crois que ce jour-là, alors que je pensais sincèrement par ce vote, sauver la république et la france toute entière, je crois que ce jour-là j’ai accepté officiellement la situation du moins pire.
Au lieu de voter, j’aurais dû me révolter ? Refuser.
Comment puis-je demander aux représentants du peuple d’arrêter de jouer avec nos nerfs ?
Je vote, je vote, je vote inlassablement, et rien.
Encore un Lundi matin où j’écris des trucs pour dire et bla bla bla.
Tout à l’heure le plombier est venu chez moi, il est arrivé en retard parce que, disait-il : « Y’a des flics partout, je sais pas pourquoi… » Je me suis prise à rêver que les élèves du lycée d’à côté avaient commencé la révolution, une grève infinie.
Je ne sais plus quoi inventer.
Que puis-je faire de mieux, de plus, d’autre ?
J’ai l’impression que le système tourne en roue libre, la mascarade : ils comprennent et ils entendent et ils sont choqués et ils suffoquent et ils s’insurgent et ils promettent, et rien.
J’ai souvent fait ce cauchemar de la voiture qui roule toute seule et j’essaie de freiner, et rien.
Que puis-je faire, moi ?
La question n’est plus de rhétorique, la question est de la plus haute importance : cette question est désormais une affaire d’état.