Le conte du pas qui compte

On marche trop.
Depuis cette formule En marche lancée un jour par un président : voilà qu’on n’arrête plus de marcher !
Et maintenant, avec ce peuple qui marche, qui marche, c’est pas dieu possible tous ces gens qui marchent, le vendredi, le mardi, le samedi, le dimanche, ça lui donne le tournis du rond-point au président.
Il ne sait plus quoi faire de ce peuple qui l’a pris au mot (d’ordre).
Alors, il essaie de nous démotiver : Je vous préviens, ça ne sert à rien de marcher !
Mais le peuple avance, un pied devant l’autre, c’est encore la meilleure façon, entrainé à force, certains samedis jusqu’à 17 kilomètres, et puis ça chante, un kilomètre à pied ça use ça use, ça marche, Oh ben mince, il se dit le président, j’aurais mieux fait de me taire !
Agacé de ce peuple qui marche sur sa tête, il essaie d’empêcher, gaz et forces de l’ordre, et tout le toutim de l’autoritarisme.
Faudrait savoir… Maintenant qu’on marche, il préfèrerait qu’on se couche.
Comme ça, après, pendant qu’on serait couchés, il nous traiterait de fainéants ! Il nous enlèverait des avantages, on n’aurait même plus de quoi se payer des souliers (usés, il nous en faudra d’autres paires) et pour marcher, comment on ferait ?
Dernière tentative : il essaie de nous coacher. Allez marcher ailleurs ! qu’il dit. En Pologne, tiens !
En Pologne ?
Ah oui, c’est pas con, on irait à Varsovie, arpenter l’avenue Solidarność
Ça nous donnerait du courage aux pieds et du rouge aux joues !

Texte 211 ≈ Sortir du vide ≈ journal vrai/faux de Sophie Poirier ≈ lire l’ensemble des textes de Sortir du Vide un texte au hasard