Demain, 1er mai, je n’écrirai pas de chronique.
Chaque année, depuis longtemps, je vais marcher à cette grande manifestation.
Celle qui défend les travailleurs.
En 2019, elle a été la dernière avant les interdictions et les amendes.
En 2001, elle avait été immense, un raz-de-marée comme dit la presse, Le Pen était au second tour.
Mon fils, une année, a vendu avec succès tout le muguet du jardin de sa grand-mère, il déambulait au milieu des manifestants avec son panier en bandoulière et son chapeau sur la tête.
Souvent, j’y retrouve quelques amis chers. Jacques fidèlement.
Les travailleurs sont importants. Souvent dans des vies fragiles, des salaires moyens, ou bas, ils comptent beaucoup et ils ne comptent pas.
Dans les travailleurs, il y a aussi celles et ceux de la culture. Créer, c’est du travail. Installer des lumières, c’est du travail. Créer des décors, c’est du travail. Jouer de la musique, c’est du travail. Monter des spectacles, c’est du travail. Artiste, c’est du travail. Écrire, c’est du travail. Etc.
Même si ici, je viens écrire pour le plaisir, pour tenir debout, pour trouver un sens, pour ne pas être seule, il n’empêche, c’est toujours un peu du travail. Du temps, une idée, une application, une attention à toujours être dans la littérature.
Même si écrire des livres, c’est souvent à côté de gagner sa vie, c’est un vrai travail.
Bientôt, l’argent va manquer pour beaucoup d’entre vous, d’entre nous.
Même pour celles et ceux qui ont l’air de faire les clowns. Ou qui sont heureux d’écrire, comme je le suis.
Demain, il n’y aura pas la manifestation, mais je ne travaillerai pas.
Comme un bon 1er mai des familles, où tout est fermé, moi compris.
Pour l’honneur des travailleurs, pour un monde meilleur.
Lire la première
Lire le Prologue
Lire la précédente
Lire la suivante
Toutes les chroniques isolées