Au début, on n’entendait plus aucun bruit.
Les premiers jours, nous étions vraiment sidérés.
Souviens-toi…
On en parle déjà au passé.
Les incertitudes de l’avenir soulèvent un peu le cœur.
De ce silence que nous avons goûté, j’entends désormais un murmure, une agitation qui va grandissante. Une appréhension : sur quoi va-t’on ouvrir nos portes ?
Tomber d’un coup au milieu d’une foule sans bouche.
Ordonnée en file millimétrée devant les magasins, on chuchote, on a encore peur, et à s’écarter au passage des humains.
Ou la même foule sans bouche mais hystérique, qui va partout juste pour aller partout, sans but, à brailler derrière les masques, du tout au tout la bascule dans le trop dans le plein, qui ne saute pas n’est pas déconfiné ! Ouais ! Ouais !
Est-ce qu’on osera se serrer dans les bras ?
Est-ce que tu m’en voudras si je n’ose pas ?
Tu te souviens, les premiers jours, on remarquait le silence, et on se demandait comment on allait tenir. Et on tient, tu vois.

Photos Gilbert Garçin, mort le 17 avril 2020
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