VOIR LA PAGE DU PROJET COMME VA LA PENSÉE

PanOramas, dans le cadre de sa biennale, avait proposé – lors de sa première édition en 2010 – des randonnées qu’on appelle désormais péri-urbaines et/ou artistiques. À l’époque, et depuis quelques années déjà, le défricheur était Yvan Detraz du Bruit du Frigo : il ouvrait la voie concrètement (on raconte, à la machette, dans certains passages inexplorés sous le pont d’Aquitaine). C’était encore les débuts de cette belle idée de randonner près de chez soi, et/ou guidé par des artistes, de faire le voyage dans son propre paysage, de le découvrir moins familier qu’on pensait.
Depuis, c’est vrai, le principe du parcours, de la déambulation, de la marche accompagnée par des artistes, a pris de l’ampleur. Moi-même, j’ai inventé des promenades à suivre pour trois auteures en résidence.
PanOramas, pour sa cinquième édition (et La Nuit verte à suivre en septembre), a proposé à un groupe d’artistes de penser ces nouvelles randonnées 2018, d’aller du parc des coteaux de la rive droite (en face de Bordeaux), espace de jeux et d’explorations historique de PanOramas, jusqu’à Bayonne et Tarnos*. Cela occasionne un micmac de va-et-vient de randonneurs girondins et basques qui font des bivouac chez les uns puis chez les autres, un voyage en bus, des étonnants parallèles de paysages, et des propositions artistiques créées pour l’occasion.
Ça commence vendredi 25 mai, au nouveau QG de PanOramas, au coeur de l’Observatoire de Floirac, un des lieux les plus fascinants de la métropole bordelaise.

Pour accompagner les randonneurs, j’ai écrit un texte : Comme va la pensée. Il est édité dans un carnet (réalisé par le studio Père et fils) qui sera offert aux randonneurs. Pour ce texte, je me suis inspirée de mes pensées en marchant, le temps des repérages et le long des paysages, et aussi d’entretiens que j’ai eus avec les autres artistes : Anne-Laure Boyer, Thomas Lanette, Guillaume Ségur, Olivier Crouzel. Quelques phrases sont affichées tout au long du parcours : Floirac, Bassens, Bayonne et Tarnos.
J’ai peint les phrases en noir sur de grandes feuilles blanches, comme des pages de livres qu’on arrache. Je les colle sur des murs, au milieu du lierre, sous les branches d’un figuier, derrière les hautes herbes.
Olivier Crouzel a également « pioché » dans ce texte pour réaliser un film/DVD diffusé sur les télévisions des autobus.

Samedi 26 et dimanche 27 mai, je ne serai donc pas en fête des mères, mais en affichage !

*En collaboration avec COOP, association œuvrant pour la production et la diffusion de la création contemporaine en Pays Basque, panOramas invite cinq artistes à concevoir un nouvel itinéraire, des Coteaux à l’Océan. Une centaine de Marcheurs bordelais seront rejoints par autant de basques pour ouvrir la voie d’un nouvel itinéraire. Traversant Bassens, Lormont, Cenon et Floirac, le parc des Coteaux constituera le point de départ de cette aventure urbaine, collective et régionale le samedi 26 mai, avant de rejoindre le lendemain, dimanche 27  mai, Bayonne, puis Tarnos et l’océan.

3 réponses à « Plusieurs façons de donner à lire »

  1. Avatar de Cécile Gravellier
    Cécile Gravellier

    Un mur à Floirac

    Ah! Sophie, c’est donc toi la responsable de ce texte que j’ai vu surgir sur le mur que je longe en voiture chaque fois que je rentre chez moi… Le 1er jour, je me suis demandée s’il était déjà là les jours précédents, si j’avais perdu un peu de ma curiosité qui me pousse à regarder autour de moi et puis à chaque montée de la côte avec ma petite voiture, je me demandais comment m’arrêter pour lire ce texte écrit par une main inconnue, parce que même si ma voiture n’est pas un bolide, je passe trop vite pour pouvoir le lire ou alors il faudrait m’assurer de n’être suivie par personne, m’arrêter pour, de manière un peu incongrue, lire depuis ma voiture ce texte affiché sur un mur tout près de chez moi. De le voir ce texte là sur le mur, je me suis sentie importante, parce que quelqu’un dont je ne savais rien (mais maintenant si.., un peu), avait choisi ce mur pour y écrire des mots qui me touchent et les afficher. Ce quelqu’un avait choisi cette petite montée dans la verdure que je franchis à chaque fois que je rentre chez moi et qui est pour moi l’entrée dans mon domaine personnel et que ces mots soient sur ce mur, choisi, cela élargit mon monde intérieur. Merci Sophie.

    1. Oh c’est une chouette coïncidence de chemins… j’ai bien fait de choisir ce grand mur… Les autres phrases du texte sont affichées à Tarnos, dans une zone portuaire au bord de l’océan. Bientôt des images ici, mais on peut aller voir sur place. La prochaine fois qu’il y a un pique-nique au QG de panOramas (il est installé à l’observatoire de Floirac) je te préviens. C’est en général le dernier vendredi de chaque mois.

  2. […] désynchronisé 2 vidéos HD, 10’30 et 8’37, en boucle Textes : extraits de Comme va la pensée – Sophie […]

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