Moi, tu vois, pour la prochaine fin du monde, je m’organise autrement.
Par exemple, au lieu de vivre toute seule dans un appartement d’étudiante, je vais prévoir un mari et une maison, une petite hein, avec un jardin parce que le jardin c’est hyper important en vérité, non cette fois-ci, je vais m’organiser mieux. Je vois bien dans ma vie ce qui ne va plus, au moins c’est efficace pour ça les fins du monde, tu te retrouves en face de ta réalité, très nettement tu constates ce que tu n’as pas et ce qu’il vaudrait mieux avoir. Je me suis dit Mais est-ce que je me suis toujours mal débrouillée comme ça ?
Parce que franchement, avant cette fin du monde, ça m’allait, ma vie était quand même sympa, l’appartement il est rapide à ranger, je sors quand je veux… Mais bon, ça, c’était avant. Dès qu’on sort de cette fin du monde-là, je vais sérieusement m’occuper de la prochaine, de faire les choses comme il faut niveau mari maison et jardin.
On ne m’aura pas deux fois. Parce que personne te prévient…
On t’a prévenue toi ? Quelqu’un t’a déjà dit Au cas où ce soit la fin du monde, tu devrais te trouver une maison avec un jardin, même un jardinet ça a l’air pas mal, et un homme dedans. Pas un homme à côté, dans une autre maison, pas un homme loin que tu vois quand tu as le temps (ou lui) mais un homme qui habite avec toi dans la maison et qui s’occupe avec toi du jardin (parce que s’occuper d’un jardin toute seule bof, oui, hein c’est chiant) donc personne ne nous parle comme ça, ne nous informe, que la fin du monde ça se passe mieux si tu as un mari et un jardin. Maintenant, on le sait.
Moi en tout cas, en 15 jours ça m’a suffit, j’ai retenu la leçon.
Pour la prochaine fin du monde, je te le dis, je serai peinarde dans ma maison et je sortirai dans mon jardin pour dire à mon mari Chéri arrête de tondre la pelouse, tu réveilles tout le quartier, enfin, non, je ne lui dirai pas ça, parce que sinon il va se vexer, et me quitter et mon plan « Fin du monde en bonne compagnie » sera un échec.
Bon, tu comprends ce que je veux dire…
Maintenant qu’on en vit une de fin du monde, on peut mieux s’organiser pour la prochaine.
Et ça, c’est bien.

Monologue très librement inspirée d’une copine et de sa phrase merveilleuse citée en début de texte.

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