De 1 km à 100 kms.
Bonne nouvelle : l’espace de liberté s’agrandit autour de mon nombril.
Parce que je décide : que le point de départ de cette histoire, c’est moi, pas une adresse sur un papier, mais bien mon nombril, mon corps, puisqu’il ne s’agit que de ça depuis le début.
Nous, nos corps.
On nous dit : Le danger, c’est les corps. Allez hop, les corps au placard. Bien repliés avec les vêtements. Et d’ailleurs, quand on sort, les gendarmes sont là, eux avec leurs corps en uniforme et en toute liberté à nous rappeler l’ordre principal : Ouh la la ! Mais il y a trop de corps par ici, sortez moi ce corps que je ne saurais voir, allez allez circulez !
Le problème de base de tout ce grand foutoir, ce sont les corps. La démonstration nous est faite depuis bientôt 50 jours : pas de corps, pas de morts. Pas de discussion possible.
Donc, je déclare mon corps comme le point de départ à partir duquel se calcule les cents kilomètres à la ronde.
Cent kilomètres à partir de mon existence.
Le nombril comme centre, ça vous gêne ? Vous trouvez ça trop intime ?
Soit.
Calculons donc à partir du cœur qui bat. Parce que ça, je vous le confirme, c’est vraiment le début de soi.
Donc 100 kilomètres à partir de là, tadam tadam, et voyez le geste que je fais, la main qui tape sur la poitrine.
Je dirai au gendarme Écoutez, c’est là que je commence, là que vous commencez, chacun au début avec le coeur qui bat, et à partir de là, de ce début de moi, 100 kilomètres autour. Je suis ici, faites un rond avec votre compas sur la carte : je suis libre jusque-là.
Et ainsi de suite, mes proches, mes très proches, que j’ai besoin de voir et de toucher, je m’en approche.

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